Elon Musk fait la pluie et le beau temps chez Twitter

Cela ne fait que deux semaines qu’Elon Musk a officiellement pris la tête de Twitter. Pourtant, chaque jour s’accompagne de son lot de nouveautés et de revirements pour le réseau social, à la merci de chacun des tweets du milliardaire américain. L'Usine Digitale fait le point sur les développements de ces derniers jours.

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas chez Twitter, qui vit au rythme des tweets de son tout nouveau patron, Elon Musk. Et cette semaine a tenu ses promesses pour les journalistes outre-Atlantique qui tentent tant bien que mal de suivre tous ces rebondissements, et qui ne peuvent pas compter sur les équipes dédiées à la communication… puisqu’elles n’existent plus.

Liberté d'expression à géométrie variable

Alors qu’il se revendique pourtant comme un défenseur de la liberté d’expression, il semblerait que le nouveau patron de Twitter n’apprécie pas toutes les formes d’humour.

Après avoir procédé à de nombreux licenciements, resserré les conditions de travail et fait monter la pression sur ses salariés, en demandant par exemple aux ingénieurs d’imprimer les pages de code qu’ils écrivaient pour qu’il puisse les auditer lui-même, Elon Musk a reconnu avoir viré plusieurs salariés qui s’étaient ouvertement moqués de lui sur le réseau social ou en interne sur la plateforme Slack. “Je voudrais m’excuser d’avoir viré ces génies. Leur immense talent sera sans doute très utile ailleurs”, a-t-il ironisé mardi.

Il a également congédié plusieurs employés qui l'avaient simplement contredit sur le fonctionnement de l'infrastructure technique du site, et dont les propos avaient été corroborés au passage par de nombreux ex-ingénieurs de l'entreprise. Qu'on se le dise, le chef a toujours raison. Les employés de SpaceX peuvent en témoigner.

Faux départ

Mercredi, Elon Musk a par ailleurs indiqué sur son compte Twitter que le lancement de la vérification payante proposée dans le cadre de "Twitter Blue" était désormais fixé au 29 novembre prochain afin de s’assurer qu’elle sera “solide comme un roc”. Tous les badges bleus déjà attribués disparaîtront “dans quelques mois”, a-t-il révélé plus tard, pour les utilisateurs qui ne paieront pas l’abonnement payant à 8 dollars par mois.

Ces derniers servaient à l'origine une fonction de vérification de la légitimité des comptes pour éviter les usurpations d'identité, notamment de célébrités ou de journalistes. On ne sait pas encore actuellement si cette authentification subsistera sous une autre forme, comme ce fut prévu un temps, ou disparaîtra définitivement.

Se “donner à fond” ou partir

En début de semaine, le nouveau patron de Twitter a également posé un ultimatum à ses salariés. "À l’avenir, pour construire un Twitter 2.0 révolutionnaire et réussir dans un monde de plus en plus compétitif, il faudra se donner à fond", a écrit Elon Musk dans un e-mail interne consulté par CNN. "Cela signifiera travailler de longues heures à haute intensité. Seules des performances exceptionnelles constitueront une note suffisante", a-t-il prévenu.

Dans cet e-mail, il invite ses employés à cliquer sur un lien pour confirmer leur volonté de continuer l’aventure. Ceux qui ne l’auraient pas fait d’ici jeudi 17h (heure locale) seront remerciés et recevront trois mois d’indemnités de licenciement. Une façon de faire jugéerévoltante” pour le ministre français du Numérique, Jean-Noël Barrot qui ne devrait pas, selon lui, “résoudre les problèmes majeurs de modération des contenus illicites” auxquels fait face Twitter.

Sur le départ ?

Mais Elon Musk lui-même pourrait bien être déjà sur le départ, après des déclarations plutôt surprenantes faites à l’occasion d’un procès concernant sa rémunération chez Tesla. “Je ne veux pas être le PDG d’une entreprise, quelle qu’elle soit”, a-t-il répondu aux avocats qui l’interrogeaient, rapporte The Verge.

"Je prévois de réduire mon temps chez Twitter et de trouver quelqu’un d’autre pour diriger Twitter à terme", a-t-il ajouté, se revendiquant davantage comme “un ingénieur développant des technologies”. Toutes ces déclarations sont évidemment à prendre avec des pincettes, tant Elon Musk s’est illustré par une certaine volatilité quant à ses projets et ses ambitions pour le réseau social, acquis finalement en traînant des pieds pour la somme de 44 milliards de dollars.

 

Source : L'usinedigitale