Zone CEMAC : l’interdiction d’exporter le bois sous forme de grumes à nouveau reportée
La décision d’interdiction d’exportation du bois sous forme de grumes, dont l’entrée en vigueur était prévue le 1er janvier 2023, est reportée à une date ultérieure au vu des réticences exprimées par les pays membres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC).
A la 38e session du Conseil des ministres de l’UEAC qui s’est tenue en fin Octobre 2022 à Yaoundé (Cameroun), les ministres des 6 pays de la CEMAC (Guinée équatoriale, Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA) ont jugé nécessaire de reporter l’application de cette décision.
Si ces derniers adhèrent à l’idée de promouvoir la transformation locale et parallèlement à l’idée de ne pas exporter les grumes, ils ont néanmoins relevé des incertitudes en ce qui concerne la perte des recettes fiscales issues de l’exportation des grumes.
En effet, le contexte économique qui prévaut actuellement dans la zone Cemac ne favoriserait pas la mise en application d’une telle résolution. De plus, cette dernière entrainerait un manque à gagner estimé à 75 milliards pour le Gabon et 80 milliards de FCFA pour le Cameroun, pour ne citer que ces deux-là. Ces chiffres, qui sont non négligeables, invitent les Etats à adopter des mesures d’accompagnement pertinentes en vue d’atténuer la baisse des recettes sous-jacentes à l’exportation des grumes.
Selon le Pr Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la Cemac dont les propos ont été recueillis par Gabon Review, il s’agit d’un rétropédalage. Ce rétropédalage se justifie par les différents arguments avancés par les ministres qui nécessitent d’être examinés plus en profondeur.
Pourtant, faut-il le souligner, si cette décision est implémentée au niveau local dans chaque pays membre, elle favoriserait l’industrialisation de la filière bois, la création d’emplois et surtout la consommation locale des produits issus du bois.
Vanessa Ntoh