Bois/Gabon : une session de formation de magistrats est en cours pour barrer la voie au commerce illicite

Le mardi 26 avril 2022, s’est ouvert à Libreville un atelier de formation sur l’application des lois dans la lutte contre le commerce illicite du bois ; présidé par Michel Stéphane Bonda, ministre délégué aux Eaux et Forêts et Christopher Tremann, premier conseiller de l’ambassade des Etats-Unis au Gabon.

Cet atelier ouvert principalement aux magistrats est une initiative du Service forestier des États-Unis en collaboration avec le ministère des Eaux et Forêts (MINEF) et celui de la Justice (MINJ) gabonais. Il se justifie par la menace sans cesse grandissante d’acteurs intervenant dans la coupe, la transformation et la vente illégales du bois.

Quels sont les enjeux de la production illicite du bois ?

L’exploitation non licite des forêts a des incidences sur plusieurs aspects :

  • Au plan économique

Le bois contribue à hauteur de 5 à 6 au PIB et constitue de ce fait la deuxième source de richesse du Gabon. D’où il est important de maitriser l’activité de la filière et d’encadrer la production du bois sur le territoire, sous peine de perdre d’importantes recettes issues de la filière bois.

  • Au plan écologique

L’exploitation incontrôlée et massive de la forêt accélère le processus de déforestation qui non seulement fragilise les collectivités locales, mais aussi est l'une des causes principales du réchauffement climatique.

  • Au plan politique

Les Etats importateurs et exportateurs de bois ayant aujourd’hui une obligation minimale de traçabilité sur leurs activités, ils sont tenus d’identifier les exploitants, les intermédiaires, les acheteurs et d’analyser le circuit de production.

En cas d’écarts, les sanctions prévues par la loi doivent être appliquées et c’est dans ce contexte que cette session de formation prend tout son sens ; car il s’agit d’outiller les fonctionnaires publics chargés de l'ordre judiciaire afin qu’ils rendent la justice dans la maturité.

A titre de rappel, plusieurs lois ont été instaurées au fil des années, dont la loi sur la généralisation de l’aménagement des forêts (2001), celle portant interdiction d’exporter les grumes (2010), la loi sur la généralisation de la certification (2018) et la mise en place d’un Système national de traçabilité en 2019.

Le contenu de la formation

En gros l’accent de la formation sera mis sur : la répression du commerce illicite du bois, la procédure applicable en cas de contentieux, les enjeux et fonctionnalités de la surveillance, la détection et le rapportage des illégalités dans le secteur forestier, les lois étrangères et traités applicables dans le cadre de la coopération internationale.

Source : Gabon review

 

Vanessa Ntoh