Traçabilité du bois : Le commerce des bois tropicaux secoué en 2020 par la Covid-19

 

Les conséquences  de la pandémie de la Covid-19 ont été palpables sur la production, la consommation et le commerce des bois tropicaux en 2020 même si elles ont été différenciées  suivant les grands marchés, montre la Revue biennale et évaluation de la situation mondiale des bois 2019-2020 publiée par l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT ou ITTO sigle en anglais). On observe globalement une  forte contraction mais aussi une accentuation des tendances précédentes.

En effet, la production de grumes tropicales des membres de l’OIBT s’est abaissée de 3,1% en 2020  pour atteindre 285 millions de m3. Une baisse imputable aux mesures de restriction prises pour lutter contre la Covid-19, qui ont entravé  les opérations de récolte mais aussi  limité les capacités  de fret.

Plus forte a été la contraction du commerce avec le plus bas volume atteint en 2020 depuis 1987 ! La baisse est tendancielle depuis 2014 et elle s’est poursuivie. Après une contraction de 16% en 2019, les importations  ont chuté de 16% en 2020 pour atteindre 12,2 millions de m3. La Chine et l’Inde demeurent les principaux pays d’importations, captant plus de 81% des importations de bois ronds tropicaux en 2020.  En Chine constate l’OIBT, après la contraction de plus de 11% en 2020 (8,6 millions de m3), le rebond de l’activité construction au second semestre 2020 a entrainé une reprise des importations.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée est le premier exportateur mondial grumes tropicales, bien que son volumes a fléchi de 23% en 2020 à 2,9 millions de m3. Dans les dix années à venir, le pays devrait voir ses exportations encore diminuer, le gouvernement après avoir pris des mesures de restriction en 2020 veut passer à une étape supérieure en interdisant les exportations de grumes d’ici à 2025.

« L’offre réduite en grumes issue de la région Asie-Pacifique continuer d’exercer une pression sur les sources autres d’approvisionnement en grumes tropicales, en particulier l’Afrique, mais aussi, plus récemment, l’Amérique latine et les Caraïbes, où les exportations se sont envolées à 2,2 millions de m3 en 2020, un niveau qui a quasiment doublé comparé à celui de 2016 », observe l’OIBT. Une poussée de l’Amérique latine essentiellement due au  Brésil. D’exportateur négligeable avant 2018, le Brésil a exporté 1,4 million de m’3 de grume en 2020, principalement vers la Chine et  essentiellement des essences d’eucalyptus.  

Poursuite de la baisse tendancielle des exportations de grume en Afrique

Les exportations de grumes tropicales d’Afrique poursuivent leur baisse depuis le pic atteint en 2016. De 4,5 millions de m3 en 2019, elles ont chuté à 2,3 millions de m3 en 2030. La cause ? A la fois les mesures de contrôle du coronavirus qui ont entravé la production mais aussi les conditions de la  demande  sur les principaux marchés d’exportations. Le Cameroun, la République du Congo, le Mozambique et le Ghana étaient les principaux exportateurs de l'OIBT en 2019, la Chine, le Viet Nam et l'Inde les principales destinations d'exportation.

Les pays de l’Union européenne diminuent en importance car les pays africains ont des difficultés à se conformer aux exigences du Règlement Bois de l’UE (RB-UE) et à ses coûts associés. En revanche, les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre  se concentrent sur les pays du Moyen-Orient et l’Asie, plus souples en matière de réglementations que les pays européens.

Même tendance pour les sciages et contreplaqués

La pandémie de la Covid-19 a aussi perturbée tant l’offre que la demande en sciages et contreplaqués tropicaux en 2020. Les exportations de sciages ont chuté de 10% à 9,2 millions de m3 et celles de contreplaqués de  14% à 5,8 millions de m3.

 

Source : commodafrica.com