Journée mondiale sans Facebook : et si on faisait tous une pause ?

Selon des statistiques récentes (Google Play), Facebook est le troisième réseau social le plus téléchargé au monde en 2021, après Tik Tok et Instagram. Aux Etats-Unis, avec 47 millions de téléchargements, il compte parmi les cinq premiers, passant après Snapchat (56 millions) et avant Discord (32 millions).

Si les applications citées challengent énormément Facebook, il faut tout de même noter que ce dernier reste l’un des réseaux les plus vieux et le plus utilisé dans le monde. Avec 2,9 milliards d’utilisateurs en 2022, la population de Facebook est comparable à celle de la Chine et de l’Inde réunies.

Avec une telle audience pourquoi parlerait-on de faire une journée sans Facebook ?

La plateforme lancée en 2004 par Mark Zuckerberg serait-elle une sorte de Dr Jekyll & Hyde, c’est-à-dire un réseau à double visage ? Bref c’est quoi l’intérêt de faire une journée hors de l’application ?

Ce qu’il faut savoir c’est que la journée mondiale sans Facebook se tient chaque 28 février. Elle a été lancée par des internautes pour nous permettre d’avoir du recul vis-à-vis du réseau.

Le réseau social fait partie des habitudes de vie : on le visite plusieurs fois par jour pour voir les publications d’amis, faire des statuts, regarder des vidéos, etc. Nous communiquons nos informations privées, en indiquant notre position géographique ou ce qu’on a mangé au diner. C’est devenu quasiment une drogue, beaucoup ne peuvent pas s’en passer.

Les cas de censure et arnaques sont devenus légion sur Facebook

La censure a pris de l’ampleur depuis 2020, obligeant les internautes à faire un peu plus attention. En utilisant des propos injurieux, haineux ou à caractère raciste, les internautes reçoivent des avertissements. En cas de récidive, la page est suspendue pendant quelques jours selon la gravité de l’acte, du moins selon l’appréciation des modérateurs de la plateforme.

Les modérateurs n’hésitent pas à bloquer des comptes qui ne vont pas à l’encontre des règles de Facebook. Les organisateurs de la journée mondiale sans Facebook en ont fait les frais lorsque les pages événement créées en trois langues (anglais, français, espagnol) ont été supprimées.

Samuel, 30 ans, avoue : « Je ne me sens plus libre sur Facebook, je dois faire attention aux mots que j’utilise, c’est frustrant ; même si d’une part cela laisse une place à l’imagination pour dire ce que je veux exprimer en d’autres termes »

Les arnaques se sont développées également, ne laissant personne à l’abri, car les adolescents comme les adultes en sont victimes. Les nombreux problèmes de sécurité observés ainsi que l’exploitation des données personnelles d’utilisateurs qui fait débat contribuent à entacher l’image de ce réseau qui se veut plus strict.

Davantage que les autres éditions, cette onzième édition est sans doute l’occasion pour les utilisateurs de montrer qu’ils ne sont pas toujours en accord avec les règles imposées par le réseau. Aujourd’hui plus que jamais, il s’agit d’afficher son indépendance vis-à-vis de la plateforme.

#empoweryourself

Vanessa Ntoh