Cameroun : Les magistrats font le procès de la cybercriminalité

 

En 2010, une banque locale a enregistré une perte de 3 milliards de Fcfa à cause de la fraude bancaire. C’est l’une des conséquences de la cybercriminalité. A ce cas s’ajoutent l’arnaque sur internet encore appelée « scamming » qui a enregistré une perte de 7 milliards de Fcfa depuis 2010, l’usurpation d’identité sur les réseaux sociaux avec 5113 faux comptes détectés depuis 2018 par l’Antic, les « fake news », le webdefacement, qui est une attaque consistant à changer de manière frauduleuse l’apparence d’un site web dont trente-deux (32) Administrations publiques camerounaises en ont été victimes, l’arnaque au mobile money, les malwares et les intrusions dans les systèmes d’information et les Simswap.

Ces cas courants ont été révélés le 15 septembre 2021 au cours de l’ouverture du séminaire de sensibilisation du Corps judiciaire sur la cybercriminalité par le directeur de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication, Dr Ebot Ebot Enaw.

Rendu à sa sixième édition, cet atelier a été organisé à l’intention des magistrats du Tribunal criminel spécial (Tcs), des Officiers de police judiciaire à compétence spéciale qui y sont rattachés. Inscrit dans le cadre des missions de sécurisation du cyberspace national assignées à l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), ce séminaire de trois jours a pour objectif de permettre aux acteurs du secteur judiciaire d’envisager les solutions en matière de cybercriminalité. « Il est question d’édifier au mieux ceux qui ont la noble, lourde et délicate mission de rendre la justice au nom du peuple camerounais, sur les diverses manifestations des infractions cybernétiques, et de les imprégner d’outils permettant de collecter des preuves numériques y relatives, dans les règles de l’art, pour une répression efficace des actes numériques déviants », a souligné le Dr.Ebot Ebot Enaw. Pour le ministre délégué auprès du ministre de la Justice Jean de Dieu Momo, ce séminaire est une opportunité pour revoir ou de revisiter les textes sur la cybercriminalité qui en ce moment apparait comme un véritable fléau.

Dans l’agenda des activités de ce séminaire, nous pouvons citer : des ateliers sur la cybercriminalité : esquisses d’une solution judiciaire ; les sanctions en matière de cybercriminalité ; la manifestation juridique de la preuve à l’épreuve du cadre légal ; la signature électronique ; la pratique de la collecte des preuves numériques, l’écrit électronique et la protection de la fortune publique et le défi d’identification des usagers.
Cependant, le directeur de l’Antic invite la société à rester toujours sur ses gardes, notamment en mettant en place un dispositif de lutte passant par une connaissance accrue du phénomène, une formation continue des acteurs de la chaîne sécuritaire de notre cyberespace, en particulier des Officiers de police judiciaire et des magistrats en charge de la conduite des investigations, des procédures d’instruction criminelle et de l’application des peines.

L’assise qui court jusqu’à ce 17 septembre dans la ville de Yaoundé sera sanctionnée par la formulation de recommandations.

Source : 237online.com