Cameroun : le gouvernement souhaite redonner un nouveau souffle au déploiement des Télécentres communautaires polyvalents
Le projet TCP a vu le jour au Cameroun en 2002, à travers une phase pilote sous financement PPTE. 231 TCP et Points d’Accès Numériques (PAN), ont été construits, équipés et mis en service dans l’ensemble des dix Régions du pays, afin de permettre aux zones rurales de s’approprier ces nouvelles technologies pour réduire la fracture numérique entre les zones urbaines et rurales et, d’appuyer le développement des zones rurales, par l’accès aux services de télécommunications, informatiques, audiovisuels et Internet à moindre coût.
Cependant, dix ans après leur mise en fonctionnement, de nombreux dysfonctionnements ont été constatés, liées essentiellement aux difficultés de fourniture d’accès à Internet et aux problèmes liés aux délestages récurrents. Mais aussi, les services de communications électroniques ont été offerts, dans la gamme de services des opérateurs de téléphonie mobile, dont les réseaux couvrent la majeure partie des localités abritant les TCP, remettant ainsi en cause la pertinence de cette infrastructure.
Le Premier Ministre Chef du Gouvernement a dès lors instruit en 2017, la réalisation d’un audit comptable, financier et stratégique dudit programme, d’où est ressorti l’impérieuse nécessité d’une nouvelle vision, pour la mise en place de ce que nous voulons appeler, les « TCP nouvelle génération ». Le partage et la documentation de cette nouvelle vision constitue l’objectif de l’atelier de trois jours qui s’est ouvert ce mercredi 27 octobre 2021 au Palais des congrès sous la coordination du ministère des Postes et Télécommunications et la présence de nombreuses personnalités et experts de tout bord.
Lors de son allocution prononcée pendant la cérémonie d’ouverture, la ministre Libom Li Likeng précise ainsi : « Les assises qui débutent ce jour marquent un tournant décisif, dans le profilage des contours opérationnels des « TCP de nouvelle génération », ajoutant ensuite que « Je vous appelle donc à travailler avec engagement et détermination, dans un esprit de franche collaboration, au regard des importantes attentes et des espoirs que charrient les TCP, auprès des populations des zones rurales de notre pays. Tous, nous devons être conscients que le temps nous est compté. Rappelons-nous : la société digitale n’attend pas les retardataires. »
Elle explique également que le MINPOSTEL s’est inspiré des « success stories » de plusieurs pays, une mission d’études conduite par la GIZ, partenaire du programme, et à laquelle ont pris part certains Maires des Communes du Cameroun, ainsi que les représentants du Ministre en charge du développement local, s’est rendue ainsi au Rwanda, pour explorer les facteurs de succès du Réseau des Télécentres du Rwanda (RTN), identifié comme bonne pratique en matière de gestion de Télécentres en Afrique.
Une nouvelle approche stratégique a ainsi pu être définie, se basant sur le rapprochement de l’administration des populations, à travers la fourniture des services administratifs préalablement numérisés, la transformation des télécentres en centres de développement des affaires, et enfin, une rentabilisation durable des télécentres sur le plan financier et technique.
« Ainsi, à la lumière de l’ensemble de cette analyse, la vision formulée pour la dynamisation des Télécentres est de : « Rendre accessibles de manière équitable à tous les citoyens dans leur localité, par le biais des Télécentres, tous les services des secteurs public, privé et social, en assurer l’efficacité, la transparence et la fiabilité à des coûts abordables, pour répondre aux besoins fondamentaux des populations rurales, afin de réduire la fracture numérique ». Comme vous pouvez le constater, avec cette nouvelle vision, les télécentres « nouvelle génération » pourront fournir tous les types de services requis par les utilisateurs en un seul endroit », a-t-elle affirmé.
Source : digitalbusiness.africa